Critique photos et vidéo de dolphy00 à http://jazzaparis.canalblog.com/archives/2010/03/02/17086648.html
AFP ? APF ? ... au Bab Ilo (27 février 2010)
J'avoue ne plus me souvenir dans quel ordre les prénoms des musiciens étaient écrits. Va pour AFP (Aldridge, Frédéric, Pascal) en dépit d'une confusion possible avec l'univers de l'info.
Aldridge Hansberry (dms, fl) - Frédéric Maintenant (p, fl); Pascal Marzan (g)
Une vraie curiosité à l'égard de ce groupe.
Je pensais connaître le registre d'Aldridge Hansberry : un jazz libre n'hésitant pas à faire son miel de la grande tradition noire.
Pascal Marzan, en revanche, est pour moi associé au seul lieu encore ouvert à Paris proposant une programmation régulière de musique improvisée, la Rotonde de Choc, rebaptisé R²C. Je gardais aussi un très beau souvenir d'un concert "à domicile" chez Dante Feijoo (avec Romano Pratesi en avril 07).
On pouvait donc être assez curieux de cette rencontre , d'autant qu'un pianiste-flutiste-compositeur, Frédéric Maintenant, s'en mêlait.
De larges extraits sonores d'un précédent concert de ce groupe ont d'ailleurs été mis en ligne sur le blog de ce trio. Mais en matière de musique, rien ne vaut l'émotion de l'instant, sur scène. Il fallait donc y aller.
Pas beaucoup de monde (une vingtaine de personnes), mais des oreilles amicales, attentives.
Pas de suspense : il s'agissait bien de musique improvisée.
Occasion de découvrir Frédéric Maintenant.
Oh, je ne l'ai pas beaucoup vu : il était souvent penché pour chatouiller les cordes de son piano droit, ou à jouer de la flûte en restant soigneusement caché du public. En revanche, sa musique baignait totalement le groupe, se fondant d'une manière étonnante au jeu de la guitare. Une sorte de nappe sonore, mais pas de grands clusters, ou de marées, avec des éclosions de notes ou des affleurements rocheux.
Le son de la guitare, en revanche, est plutôt sec, avec assez peu de résonance, probablement en raison des languettes mises en travers des cordes. Un jeu qui surprend, au moins visuellement, par le recours à des canettes de bière pour frotter les cordes (merci Heineken) ou la prise de ces mêmes cordes dans le bras droit de Pascal Marzan, comme on berce un enfant. Une présence musicale de tous les instants.
Peu de phases de "musique à trous", sauf au début, lorsque la musique se cherche et commence de se trouver. Même plutôt une forme d'excitation progressive qui culmine en fin de concert en une très belle communion musicale, riche, intense.
C'est qu'Aldridge Hansberry m'a paru en grande forme, mêlant roulements et caresses ténues à bout de baguettes ou d'archets. Elle apportait une légère touche de reconnaissance dans une terre inconnue. De la musique improvisée ... qui n'oublierait pas totalement une part de ses origines. Une vraie découverte.
Un moment à partager. Un extrait de 6 mn qui se situe en fin du premier set. (voir site de Jazzaparis